Sur les traces du nouveau parfum Gabrielle de Chanel

Histoire parfumée à Grasse sur les traces du nouveau parfum Gabrielle de Chanel,

Retour en arrière par deux jolies journées de septembre passées dans le Sud à la découverte des champs de Chanel à Grasse. Lorsque j’ai reçu l’invitation à ce superbe voyage blog à la mi août je dois avouer que je n’ai pas pu m’empêcher de lancer un petit cri qui sortait du fin fond de mon coeur, j’avais eu le plaisir d’être invitée l’an passé dans les champs de roses de mai mais je n’avais pas pu me libérer comme je passais mon jury pour l’obtention de mon diplôme de styliste. Alors vous imaginez ma joie et mon bonheur quand j’ai reçu l’invitation et en me disant que cette année j’y serai !

Nous étions environ une dizaine pour cette aventure, j’ai notamment eu l’occasion de rencontrer pour la première fois la pétillante Clémence (son blog juste ici), la douce Ninon (dont vous trouverez le blog ici) et de partir avec Amélia de la Nymphea’s factory. J’étais donc très bien entourée pour cette parenthèse des plus enchantées ! Nous sommes arrivées un mardi matin à l’aéroport de Nice et avons logé au sublime Mas de Pierre, une adresse faisant partie de Relais Château. Un cadre idyllique pour nous mettre en appétit des deux jours de magies que nous nous apprêtions à vivre.

La journée du mardi a été très reposante, le midi nous avons déjeuné au restaurant La Colombe d’Or à Saint Paul de Vence et c’était tout simplement exquis ! L’après midi s’est déroulé dans l’enceinte de l’hôtel pour découvrir plus en détails les lieux et le soir nous avons dans un premier temps passé un moment dans la boutique Chanel Beauté qui a ouvert cette année à Nice puis nous avons dîné dans un restaurant complètement fou qui s’appelle Le Plongeoir, on y a merveilleusement bien mangé et en plus de cela le lieu en vaut le détour.

Je dois avouer que j’ai eu bien du mal à fermer l’oeil mardi soir tant j’étais excitée par la journée de mercredi ! Des champs de fleurs … Et chez Chanel en plus, la journée ne pouvait à priori qu’être magique et elle l’a été ! Dès notre arrivée dans les champs le temps s’est comme suspendu, c’était si fou de pouvoir venir en ces lieux mêmes où la plupart des fleurs qui composent les parfums Chanel sont cultivées.

Nous avons eu l’immense privilège de rencontrer Olivier Polge qui est le parfumeur et le nez de la maison Chanel, c’est lui qui est à l’origine du parfum Gabrielle. C’était très touchant et enrichissant de l’écouter parler de sa nouvelle création, j’ai même enregistré tout ce qu’il nous a raconté pour être certaine de ne pas vous dire de bêtises ici.

Pour Olivier Polge, l’idée pour le parfum Gabrielle était de créer un parfum proprement floral. C’est d’ailleurs parce qu’il est totalement floral je pense que je l’aime autant. Les 4 fleurs principales qui composent principalement le parfum sont les fleurs d’Ylang-ylang, la fleur d’oranger, le jasmin et la Tubéreuse. La tubéreuse est la fleur qui était au centre de ce voyage car c’était pour découvrir ces champs précis que nous étions là bien que nous ayons aussi vu des champs de Jasmin mais Olivier Polge nous a expliqué que les fleurs de Jasmin cultivées à Grasse étaient réservées pour le N°5 et non pour Gabrielle.

Ces quatre fleurs ne sont pas les seuls ingrédients du parfum mais Olivier Polge nous a expliqué avoir pris le parti pris d’exposer le parfum qu’à travers ces fleurs. Il y a aussi dans ce parfum des notes de tête un peu fruitées, citrus, pamplemousse, mandarine, des notes un peu plus boisées avec du santal … Mais l’idée étant vraiment de laisser avant tout une impression florale de cette nouvelle fragrance. Olivier Polge nous a aussi confié que s’il y avait une fleur qui était plus présente dans Gabrielle ce serait plutôt le Jasmin, même s’il plaisantait en nous disant que ça l’ennuyait de nous dire cela comme nous étions principalement là pour voir les champs de Tubéreuses et parce qu’il défend l’idée qu’il y a dans ce parfum une sorte d’enchevêtrement dont le but est tel que les fleurs soient très mélangées. Il y a certaines fleurs par exemple comme la tubéreuse qui sont très puissantes et qui nécessitent donc d’être en très petite quantité contrairement à d’autres qui le sont beaucoup moins comme par exemple la fleur d’oranger.

C’était totalement surréel de pouvoir l’écouter nous parler de son travail autour de ce parfum, et de le voir nous tendre ses petites « mouillettes » de parfumeur imprégnées des différentes essence de chaque fleur. Un de mes plus beaux souvenirs grâce au blog à coup sûr.

Direction les champs de fleurs maintenant ! Et pour l’occasion nous avons eu le droit à un total look de circonstances, les équipes nous ont prêté à chacune un tablier, des gants et des bottes Chanel que l’on aurait toutes aimé garder il me semble. Cette fois nous sommes allées à la rencontre de Joseph Mul, qui nous a parlé de ses champs, de ses fleurs, de ses terres qui sont dans sa famille depuis 1840. Initié par Jacques Polge (le père d’Olivier dont nous avons parlé quelques lignes plus haut), le partenariat entre la maison Chanel et la famille Mul a débuté en 1987.

Au départ ils s’occupaient uniquement de la rose et du jasmin, sur leur propriété de 25 hectares et puis petit à petit ils ont commencé à cultiver d’autres essences pour la maison Chanel, iris, géranium et la tubéreuse plus récemment qui a été réimplantée en 2011 car un producteur qui voulait partir à la retraite les a approché sachant le travail qu’ils fournissaient à Grasse et leur a proposé d’acheter ses derniers bulbes de Tubéreuses : il y en avait 200 mètres carré au départ et le domaine compte désormais 1,5 hectare.

Joseph Mul nous a expliqué que la tubéreuse est originaire du Mexique, et que ce sont des industriels Grassois qui l’ont importée parce qu’ils étaient gantiers/bottiers/parfumeurs et qu’à l’époque ils se servaient de l’enfleurage (et donc des fleurs!) pour traiter leurs cuirs. L’enfleurage qui consistait à mettre de la graisse animale sur des chassis et de piquer des fleurs dessus, les graisses se saturaient d’odeur et lorsqu’elles étaient saturées au bout d’une semaine ils les enlevaient les mettaient dans des boites et puis se servaient de ces graisses au courant de l’année pour assouplir et parfumer les cuirs. (J’espère que c’est assez clair pour vous j’ai enregistré Joseph lorsqu’il nous parlait et j’ai tenté de retranscrire au mieux ses paroles à l’écrit, j’ai trouvé l’histoire de l’importation de cette fleur passionnante c’est pour cela que je désirais vous la partager ici!). En 1880/1885 ces industriels se sont transformés exclusivement en parfumeur comme de nouvelles méthodes se faisaient connaitre pour traiter les cuirs.

Sur les un hectare et demi de tubéreuses présents sur le domaine il y a environ 250 000 bulbes, Joseph nous a expliqué que la culture de la Tubéreuse est une culture délicate et dont on ne maitrise pas la montée des fleurs. Certains bulbes pousseront plus vite que d’autres sans que l’on sache pourquoi, c’est une plante gourmande qui nécessite de grands apports de matière organique et beaucoup d’attention.

Joseph nous a aussi donné quelques chiffres que je trouve très intéressants :

  • il y a environ 17/18 bulbes au mètre carré dans les champs
  • il y a 20 à 25 boutons sur une plante
  • les fleurs s’épanouissent 2 par 2
  • une fleur pèse 1 gramme
  • il faut 1000 fleurs donc pour faire 1 kilo
  • chaque année est produit environ 3 tonnes de tubéreuses.

Quelques photos maintenant de la récolte des Tubéreuses et du Jasmin …

Nous avons passé le reste de la journée entre la bastide présente au beau milieu des champs, un superbe lieu en pierre où il fait bon vivre et où nous avons eu le droit à un atelier couronne de fleurs ainsi qu’au déjeuner et l’après midi tout entier dans les champs de fleurs que nous avons exploré en vélo cette fois … Je vous laisse en photo, j’espère que vous aurez apprécié cet article rempli d’anecdotes, c’était un si grand plaisir d’être là-bas : je ne vous remercierai jamais assez ainsi que les équipes de Chanel de me permettre de vivre de si belles expériences … Alors merci, juste un infiniment grand merci !

Les photos où j’apparais ont été prises par Clémence et  Amélia, merci les filles !

16 replys to Sur les traces du nouveau parfum Gabrielle de Chanel

    1. Merci beaucoup Charlotte pour ton gentil mot, je suis heureuse que l’article t’ait plu 🙂 c’était un plaisir de l’écrire !

      Je t’embrasse

  1. Ça doit être magique de vivre ce genre d’expérience! L’univers Chanel m’a toujours fait rêver 🙂 Tes photos sont incroyables et toi divine! Je t’embrasse fort ma princesse 🙂 ♡

    Emmanuelle

    1. Mon Emma, merci pour ton mot ! Il m’a fait énormément plaisir, c’était si agréable de passer ces deux jours là-bas ! Une véritable parenthèse durant ce mois de septembre assez difficile …

      Plein de bisous mon Emma !

  2. Mon dieu mais comme je suis jalouse ! Ce séjour semblait encore plus merveilleux que celui de l’en passé ! Je suis tellement heureuse qu’ils t’invitent parce que tu le mérites amplement et surtout, tu le retraces parfaitement bien !

    Ca semble merveilleux comme expérience. Chanel sait vraiment faire les choses comme il le faut.

    1. Merci mille fois ma Sarah pour ton mot, ces deux jours étaient magiques : je suis tellement touchée d’avoir été invitée à un tel voyage ! C’était simplement magique, vraiment ! Je n’ai pas d’autre mot !

      Mille bisous à toi,

    1. Merci beaucoup pour ton commentaire, je suis heureuse que les photos t’aient plu et que tu aies trouvé les anecdotes passionnantes ! J’avais peur parfois d’être trop à fond dans ce que j’écrivais et que cela soit ennuyeux pour ceux qui finalement n’étaient pas présents alors ravie d’avoir ton retour, vraiment !

      Merci encore et à une prochaine fois,

      Laura

    1. Oui c’était absolument passionnant, et encore le mot est faible ! J’ai appris tellement de choses durant ces deux journées c’était si intéressant 🙂 Ravie que tu aies apprécié l’article,

      merci beaucoup !

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